Pour apprécier cette chronique dans les meilleures conditions possibles, je vous conseille d'attendre un jour de pluie et de vous préparer un Earl Grey avec un nuage de lait accompagné de biscuits. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil le plus moelleux et laissez-vous porter par le charme d'un récit tendre, naïf et plein de jolies choses.
Charity est une fille. Une petite fille. Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d'échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde. Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l'église, à la rigueur. Les adultes qui l'entourent ne font pas attention à elle, ses petites soeurs sont mortes. Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d'ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par cœur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l'espoir qu'un jour quelque chose va lui arriver...
Que dire de cette lecture? Commençons par le basique. Miss Charity est un très beau pavé paru en 2008 à l'école des loisirs, écrit par la grande Marie-Aude Murail et illustré par les aquarelles délicates de Philippe Dumas. C'est un roman largement inspiré par la vie de Beatrix Potter, auteur méconnue de notre côté de la Manche mais une incontournable chez nos amis britanniques. La question n'est cependant pas de savoir où s'arrête la fiction et où commence la vérité, car le but de Murail ne fut pas de faire une biographie, mais de rendre avec tendresse et mélancolie l'ennui angoissant que l'on pouvait ressentir dans la société victorienne, cadenassée d'étiquette et de frustration, lorsqu'on y était un esprit féminin curieux et insatiable.
Nous suivons la vie de Charity, de son enfance à l'âge adulte, et la voyons, orteil par orteil, tenter de remplir le vide de son existence. Elle n'a pas d'amis, ne fréquente pas d'école, n'est entourée que de sa nourrice et de sa tutrice, n'est ni jolie ni charmante et souffre de voir ses parents guindés ne pas savoir quoi faire de cette gamine impropre à leur société de bourgeois oisifs. Alors elle s'entoure de bestioles, devient l'amie des souris et des crapauds, s'intéresse à la science, mène des expériences sur les champignons et les moisissures dans sa nursery, piétine d'impatience quand on l'emmène au musée et envie désespérément la vie sociale joyeuse et dynamique de ses cousines futiles.
Ce livre n'est pas un roman que l'on lit pour vivre de folles aventures et tourner fébrilement chaque page. C'est un roman qui se déguste, avec lenteur, phrase par phrase, qui avance au rythme des semaines qui passent. Cela ressemble beaucoup à la vie, la vraie, celle où l'on ne pense pas suivre un schéma précis, où aucun destin de nous apparaît et l'où on avance à tâtons pour essayer de trouver du sens à tout cela. Dans Miss Charity, les événements, les gens et les lieux s'emmêlent doucement, et au final, comme Charity, on s'étonne d'y voir des éléments récurrents, des moments clés, des choix décisifs qui ont fait d'elle la femme indépendante et talentueuse qu'elle finit par devenir.
C'est tendre, c'est beau, on rit et on pleure un peu, on s'émeut et on découvre que le romanesque peut survenir de peu de choses. Une merveilleuse lecture. Je n'arrive pas à trouver les mots pour mieux en parler!
J'ai en fait ressenti le même émerveillement et le même attachement en lisant Miss Charity que lors de ma lecture de Calpurnia, paru également à l'école des Loisirs. Cliquez sur la couverture ci-contre pour lire ma chronique!
Nous suivons la vie de Charity, de son enfance à l'âge adulte, et la voyons, orteil par orteil, tenter de remplir le vide de son existence. Elle n'a pas d'amis, ne fréquente pas d'école, n'est entourée que de sa nourrice et de sa tutrice, n'est ni jolie ni charmante et souffre de voir ses parents guindés ne pas savoir quoi faire de cette gamine impropre à leur société de bourgeois oisifs. Alors elle s'entoure de bestioles, devient l'amie des souris et des crapauds, s'intéresse à la science, mène des expériences sur les champignons et les moisissures dans sa nursery, piétine d'impatience quand on l'emmène au musée et envie désespérément la vie sociale joyeuse et dynamique de ses cousines futiles.
Ce livre n'est pas un roman que l'on lit pour vivre de folles aventures et tourner fébrilement chaque page. C'est un roman qui se déguste, avec lenteur, phrase par phrase, qui avance au rythme des semaines qui passent. Cela ressemble beaucoup à la vie, la vraie, celle où l'on ne pense pas suivre un schéma précis, où aucun destin de nous apparaît et l'où on avance à tâtons pour essayer de trouver du sens à tout cela. Dans Miss Charity, les événements, les gens et les lieux s'emmêlent doucement, et au final, comme Charity, on s'étonne d'y voir des éléments récurrents, des moments clés, des choix décisifs qui ont fait d'elle la femme indépendante et talentueuse qu'elle finit par devenir.
C'est tendre, c'est beau, on rit et on pleure un peu, on s'émeut et on découvre que le romanesque peut survenir de peu de choses. Une merveilleuse lecture. Je n'arrive pas à trouver les mots pour mieux en parler!
J'ai en fait ressenti le même émerveillement et le même attachement en lisant Miss Charity que lors de ma lecture de Calpurnia, paru également à l'école des Loisirs. Cliquez sur la couverture ci-contre pour lire ma chronique!
Tu as trouvé les bons mots je trouve car c'est exactement ça! :)
RépondreSupprimerMerci! ^^ C'est jamais facile de donner son ressenti sur une lecture qui, comme celle-la, transporte et te change un peu... Contente d'avoir été fidèle au ressenti général!
SupprimerIl faut vraiment que je lise "Miss Charity" en 2016, depuis le temps que j'en entends du bien ! Et pareil pour "Calprunia", que j'ai gagné chez toi mais que je n'ai toujours pas lu non plus.. ;)
RépondreSupprimerC'est l'occasion de t'y mettre! Je te conseille de les déguster pendant des vacances, avec un rayon de soleil et une bonne tasse de thé ou de chocolat.
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