"He cannot be so bad if he loves roses so much."

mardi 12 août 2014

Beauty, Robin McKinley
Disponible en français sous le titre Belle

Résumé: 
Belle était loin d'être aussi jolie que ses sœurs. A quoi bon ? Aux soirées mondaines, aux robes somptueuses, elle préférait les chevaux et les auteurs anciens. Quand son père se trouva ruiné, elle en fut réduite à aller avec sa famille habiter une pauvre maison, dans un village au fond des bois. Tous auraient pu vivre ainsi, heureux d’une existence loin du luxe et des lumières de la ville, mais le destin s’acharna une fois encore sur eux. Quand son père revint au foyer avec l’histoire d’un château magique et de la terrible promesse qu’il avait dû faire à la Bête qui y vivait, Belle partit de son plein gré affronter le monstre et sa question sans cesse répétée : « Belle, voulez-vous… ? » Ceci est son histoire… une histoire d’amour et de rêve.
Je suis toujours très frileuse vis à vis des réécritures de contes de fée, parce qu'on leur fait dire tout et n'importe quoi. Mais Agatha m'a offert celui-là à Noël, que je voulais découvrir depuis longtemps, par curiosité. Excellente surprise.

Le conte original de Madame LePrince de Beaumont m'avait beaucoup déçue lorsque je l'avais découvert adolescente : il n'avait rien du film de Disney que je chérissais depuis ma plus tendre enfance. Je trouvais que Belle était une pimbêche gonflée de charité chrétienne exaspérante, et la Bête était une chose qui inspirait plus la pitié que la peur. Le conte était rapide à lire, plein de morales agaçantes. Il m'avait gonflée. Enfin, à l'époque, j'avais quand même gribouillé une petite scène au dos d'un énoncé de géographie:

J'avais 14 ans, laissez-moi tranquille.

Ici, McKinley fait de Belle une héroïne en décalage avec son époque, qui adore les livres et la vie simple qu'elle vit avec ses sœurs et leur père à la campagne après leur ruine. Si elle se sacrifie pour aller vivre avec la Bête, c'est parce que ses sœurs sont fiancées et qu'il serait cruel de les condamner à ne pas vivre la vie qu'elles s'apprêtent à commencer. De toute façon, elle a toujours senti qu'elle n'appartenait pas à ce monde-là et qu'elle était taillée pour une aventure, quelle qu'elle soit. Elle n'a pas la langue dans sa poche, adore monter à cheval, répond à la Bête et le surprend par son esprit. 

Ajoutons à ça une scène impressionnante où la Bête fait découvrir à Belle l'immense et spectaculaire bibliothèque du château, les objets qui s'animent et les murmures de serviteurs invisibles coincés sous une autre forme... Wait. Ça ne vous rappelle rien?

J'ai commencé à me dire : "Dites donc, elle est sacrément gonflée, McKinley! Pomper aussi allègrement le film de Disney c'est quand même culotté!" J'interromps ma lecture pour faire quelques recherches sur Internet... Le film de Disney est sorti en 1991. Le livre de McKinley en 1978.

...

"Dites donc, ils sont sacrément gonflés, chez Disney!"

J'ai trouvé le lien entre les deux œuvres plus que flagrant mais je n'ai pas trouvé beaucoup de choses sur Internet qui entérinent ma théorie! 

Bref, revenons au texte de McKinley. La plume est incroyablement légère et facile à lire, j'ai dévoré les quelques 300 pages et quelques en une poignée d'heures. L'univers enchanteur du château de la Bête, cet imaginaire rempli de roses, de chandeliers et des mystères derrière des tentures m'a habitée encore longtemps après la fin de ma lecture.  Les épisodes du récit s'enchaînent avec une aisance déconcertante et on se surprend à souhaiter qu'on n'arrive pas encore à la fin.

Pour vos petits yeux, je vous mets deux vieilles aquarelles que j'ai faite il y a deux ans pour un ami! Ma Belle et ma Bête:


En bref, un ravissement pour l'imaginaire et une histoire piquante et bien écrite, je recommande vivement à tous les amoureux des contes, des héroïnes intelligentes et des réécritures bien menées!

4 commentaires:

  1. C'est super beau, au contraire !!!

    RépondreSupprimer
  2. McKinley est une auteur d'une grande sensibilité, mais sa meilleurs réécriture de conte de fée est de loin "Deerskin", qui fait référence à Peau d’âne... Je te le conseille vraiment vraiment très très fort. Jamais je crois qu'un roman à tant réussie à me toucher, c'est son chef-d'oeuvre.

    RépondreSupprimer
  3. De très belles aquarelles ;)

    V.

    RépondreSupprimer
  4. j'ai beaucoup apprécié cette lecture, dommage qu'il soit si court ^^

    RépondreSupprimer

 
FREE BLOGGER TEMPLATE BY DESIGNER BLOGS