Ca y est enfin, les amis, j'arrête mon "thème du mois" qui en dura quatre. Certes, je m'étais donné beaucoup de titres à chroniquer, mais c'est surtout les vacances d'été hyper-chargées qui m'ont coupée dans mon élan. J'arrête donc cette série de chroniques à thème, et je ne lancerai le prochain thème (à savoir, les livres que je n'ai pas aimés) en novembre. D'ici la fin du mois, je vais vous parler un peu de mes autres lectures, de mes (re)découvertes, histoire de faire une petite pause!
J'espère en tous cas que cela vous a plu, et que vous avez pu découvrir des titres qui vous ont donné envie.
J'ai chroniqué pour vous seize titres, dont vous pourrez retrouver la liste ici ou en cliquant sur l'image suivante.
Et comme promis, je lance un petit concours!
J'ai disséminé dans les 16 chroniques 16 mots de passe entre [crochets]. Il faut retrouver les 16 et me les envoyer à pilalire@gmail.com avant le 20 octobre! J'effectuerai ensuite un tirage au sort parmi les participants, et le gagnant recevra un exemplaire de Mary Poppins (en français)!
Bonne chance à tous!
(Les gagnantes du dernier concours, je ne vous ai pas oubliées, vous devriez recevoir vos paquets bientôt!)
Quand je l'ai lu la première fois: Cet été, pendant ma colo. Pourquoi je l'ai lu: On me l'avait fortement recommandé, et moi, j'écoute [Geai] les recommendations.
Journal d'une sorcière, de Celia Rees
Lu en français, disponible en anglais sous le titre The witch child.
Ancienne quatrième de couverture:
Mars 1659. Suite à l'exécution publique de sa grand-mère, condamnée pour
sorcellerie, Mary s'embarque pour le Nouveau Monde - l'Amérique - afin
d'échapper au même triste destin. Un interminable voyage commence à bord
de l'Annabel, voyage dangereux s'il en est pour la jeune Mary qui doit
faire face aux regards méfiants et à l'austérité des colons puritains
embarques à ses côtés. Promiscuité, découragement, superstition, mais
aussi amitiés et amours naissantes font le quotidien de la jeune fille,
livré à son journal. Dans un XVIIe siècle où fièvre religieuse et
barbarie se croisent, où tout reste à découvrir, cette adolescente
décidée, en recherche permanente de sa propre identité, dépassera ses
craintes et les conventions sociales pour aller à la rencontre du monde,
de l'autre et de la connaissance...
C'est avec Journal d'une sorcière que je termine (enfin!) mon défi jeunesse commencé en juin. Je l'ai lu d'une traite en juillet dernier, ainsi que sa suite, Vies de sorcières.
Ce roman aux allures historiques nous est offert comme un témoignage de première main en forme de journal, soit-disant retrouvé caché dans une vieille couverture en patchwork. Il est l'occasion pour l'auteur de se plonger dans l'Amérique du XVIIème siècle, du point de vue d'une adolescente accusée de sorcellerie. Le roman nous dépeint le quotidien, les angoisses, les travers et les mentalités des colons de l'époque. Dans le second tome, nous retrouvons Mary plus tard, adoptée par les Indiens et tentant de trouver sa place et son identité dans ce Nouveau Monde en plein chaos.
Le style est simple, parfois un peu redondant et très expéditif. On n'a que très peu d'introspection de la part de Mary, nous sommes surtout, comme elle, spectateurs de ce qui se passe. On a du mal à s'attacher à elle, car elle reste mystérieuse même pour le lecteur et raconte son quotidien avec les yeux d'une ado du XXIème siècle. C'est un peu perturbant et quelques incohérences m'ont perturbée.
Néanmoins, ces deux livres m'ont permis de m'intéresser et de mieux comprendre la colonisation de l'Amérique, période à peine traitée dans les cours d'Histoire. C'est une excellente approche ludique et romanesque des conflits politiques entre Indiens et colons, des mentalités puritaines, de la façon dont les villes se sont construites. Cette plongée dans l'Histoire américaine, qui fait la part belle aux Indiens, souvent négligés dans ce genre d'ouvrages, à le mérite de m'avoir passionnée. L'auteur ne fait pas l'impasse sur les exécutions, les conditions de vie parfois atroces (notamment pendant la traversée), les difficultés pour s'adapter à ce nouveau pays, la mort qui prend par surprise.
Quelques petits détails magiques et spirituels ajoute à tout cela une petite touche d'inexpliqué qui fait du bien et donne une ambiance presque mystique aux romans, notamment dans le second ; Mary est-elle vraiment une sorcière? Ou bien était-elle juste trop moderne pour son époque?
Des maladresses et des passages un peu longs, en somme, mais une très bonne approche historique qui plaira aux enfants curieux comme aux adultes intrigués.
Être aimé... et aussi traîné dans l'escalier, en se cognant la tête à chaque marche, c'est le sort d'un ours en peluche ! Mais la vraie vie et les copains de Winnie l'attendent dans la « forêt » : Porcinet, Lapin, Bourriquet le grognon, Hibou et ses discours vaseux... avec Christophe Robin, le grand ami. Les abeilles, la chasse au Bouribou, l'inondation, les cadeaux : c'est chaque jour une nouvelle aventure !
Je ne lisais pas Winnie l'Ourson étant petite, et je ne connaissais des oeuvres de Disney que les chansons qu'il y avait sur les cassettes Chantons ensemble! Comment, vous ne vous souvenez pas de Chantons ensemble? Piqûre de rappel.
Nous disions donc. Winnie-the-Pooh est un recueil d'aventures mettant en scène les jouets de Christopher Robin, personnage largement inspiré du fils de Milne en personne. Voilà les jouets originaux, si ça vous intéresse:
Chaque chapitre conte une aventure, poétique, un peu absurde et irrésistiblement tendre. Je ne sais pas l'effet qu'a la lecture de ce bouquin sur les petits, mais sur les grands, il est clair que vous ne pouvez vous empêcher de sourire à tout bout de champ, surpris par un jeu de mots original ou par un dialogue à l'apparence très simple et pourtant très profond. Bon, c'est sûr, pas de folles équipées sauvages dans la forêt des rêves bleus ("100 acres forest" en V.O.). Il n'y a pas de crime à résoudre, d'énigme à déchiffrer ou d'injustice à réparer. Tout est pastel et doux, sans grande surprise pour le lecteur adulte, sans suspens, sans sursaut. Mais c'est tout aussi bien. Winnie-the-Pooh [Tigger] est un récit parfait pour se détendre avec un peu de poésie inoffensive le soir, avant de se coucher. Le livre en lui-même est très joli. Les illustrations pastelles de Ernest Shepard font partie intégrante du récit. Je vous laisse admirer, cliquez pour voir en plus grand!
Un petit livre tout doux, au style très poétique, simple et tendre, que je conseille à tous ceux qui ont envie de retrouver l'enfant qui est en eux.
[Paul] Quand je l'ai lu la première fois: J'étais petite, je devais avoir 7 ans. Pourquoi je l'ai lu: Ma grand-mère avait beaucoup de livres de la Comtesse de Ségur ; je les ai tous dévorés!
Pauvre petite Sophie ! Elle a pourtant tout pour être heureuse : une maman qui prend un soin tout particulier de son éducation, un papa qui l'adore, un cousin qui la défend toujours, une bonne qui est aux petits soins pour elle, un château magnifique... Oui, mais voilà... Sophie est loin d'être la petite fille modèle que l'on attend, au contraire de ses amies Camille et Madeleine. Elle n'en fait qu'à sa tête et il s'y passe souvent de drôles de choses, au grand désespoir de tous. Elle coupe en morceaux les petits poissons de sa mère, manque de se brûler en pataugeant dans la chaux vive, fait souffrir le martyr à sa poupée de cire ou décide de se couper les sourcils pour devenir plus belle ! Bref, Sophie accumule les bêtises et fait preuve de bien vilains défauts, comme la gourmandise, la paresse ou encore le mensonge. Sa mère, inflexible et désireuse d'inculquer à sa fille les bases essentielles d'une bonne éducation, ne l'entend pas de cette oreille. Elle ne laissera rien passer et la pauvre Sophie devra maintes fois assumer les conséquences de ses actes en tentant d'en tirer une leçon, ce qui n'est pas souvent facile !
Voilà une trilogie qui peut déclencher certains baillements parmi vous. Si, si, je vous vois! Et bien rangez-moi ces langues pendantes et ces soupirs exaspérés. Parce que la Comtesse de Ségur, c'est suranné sans être vieillot.
Mes livres "jeunesse", étant petite, étaient surtout les classiques français : Marcel Pagnol, Jules Verne, Perrault, La Fontaine... et la Comtesse de Ségur. J'ai lu avec ferveur la plupart de ses ouvrages. Sophie, l'héroïne de la trilogie des Malheurs de Sophie, est une petite fille qui semble vivre dans un conte de fées, et qui pourtant, est loin de se comporter - ou d'être traitée - comme une princesse. Elle fait des bêtises, déclenche des batailles ou crée des ennuis à tous les habitants de son château. Elle passe par des peines, des colères et des tragédies, elle grandit, apprend de ses erreurs et essaie de devenir quelqu'un de bien. C'est un roman d'apprentissage qui donne aux enfants et aux plus grands l'exemple d'une petite fille, venue d'une autre époque, dont les soucis et les aventures sont très similaires à celle d'une petite fille du vingt-et-unième siècle.
Mon petit coeur se fendit de tristesse, se remplit d'indignation ou palpita de tendresse en dévorant les trois livres. J'ai dû les relire une demi-douzaine de fois en tout et pour tout, avec le sourire que l'on a en retrouvant de vieux copains. D'autant que j'adorais le dessin animé Les malheurs de Sophie qui passait à la télé! Vous vous en rappelez?
Je conseille la lecture à tous ceux et toutes celles qui aimeraient jeter un oeil dans l'univers drôle, chaleureux et adorablement poussiéreux de la Comtesse de Ségur. Un classique, à mon sens, qui finira sans doute par vieillir un peu trop pour plaire aux nouvelles générations, mais qui marqua d'un sceau indélébile l'histoire de la littérature pour enfants en France, la rendant plus drôle, plus tendre et un poil moins moralisatrice.
Les Hunger Games ont commencé. Le vainqueur deviendra riche et célèbre. Les autres mourront … Peeta et Katniss sont tirés au sort pour participer aux Hunger Games. La règle est simple : 24 candidats pour un seul survivant, le tout sous le feu des caméras… Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur. Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène : survivre, à tout prix.
Quand sa petite soeur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. À seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature...
Je vous ai déjà dit que je me méfie des succès populaires comme de la peste, et que j'essaie toujours de me faire ma propre opinion du livre avant de voir le film "événement". Je n'ai donc toujours pas vu le film Hunger Games, mais j'ai dévoré le premier tome de la trilogie lors de mon petit séjour en Angleterre, il y a deux semaines. Je suis contente de m'être imposé sa lecture pour mon challenge de littérature jeunesse ; voilà ma petite chronique!
Tout d'abord, Hunger Games fait partie de ces ouvrages qui posent la question de la catégorie "littérature jeunesse", car c'est une oeuvre sombre, très dure ; je m'attendais à de l'épique, on se retrouve dans une aventure glauque et malsaine, où l'on retient son souffle en espérant que tout finira bien. L'hypocrisie du monde où vit Katniss est à rendre malade, et l'on se prend à souhaiter que notre avenir ne ressemblera pas à ça.
La narration à la première personne et au présent m'a dérangée, au début. Je suis une adepte du narrateur omniscient qui raconte à l'imparfait et au passé simple, aussi ai-je eu un peu de mal au début à me plonger dans l'histoire, mais ce n'est que par goût personnel. On oublie vite ce genre de détails une fois immergé dans les mésaventures de Katniss [Primrose].
Le portrait des personnages est rapidement brossé, l'auteur préférant nous laisser les découvrir au travers de leurs actes et leurs paroles. C'est intelligent, dans un récit basé en grande partie sur l'observation et l'instinct. Les passages dans l'arène, où Katniss tente tant bien que mal de survivre, sont d'un réalisme étonnant. Le lecteur est tenu en haleine - tout comme les spectateurs des Hunger Games - et on se surprend à arriver à la fin du livre trop vite, sur un cliffhanger émotionnel. Ce tome appelle le second, que je trépigne de m'offrir.
Ce premier volet de la trilogie est une introduction morbide et malsaine au monde dans lequel Katniss et ses amis vont devoir de toute évidence mener une résistance qui semble vouée à l'échec. C'est une oeuvre politique et psychologique qui n'aurait pas grand chose à faire entre les mains d'un élève de primaire. Attention, donc, avec l'appellation "jeunesse", qui peut, au fond, s'appliquer à n'importe quel récit.
Quand je l'ai lu la première fois: Il y a trois ans. Pourquoi je l'ai lu: C'était rangé à côté de Peter Pan à la bibliothèque :)
Mary Poppins, de Pamela L. Travers
Lu en anglais, disponible en français aux éditions Le Livre de Poche.
Résumé made in Wikipedia:
Les quatre enfants Banks, Jane, Michael et les jumeaux John et Barbara, ont besoin d'une gouvernante. Katie, la dernière en date, vient de quitter la maison. Et voilà que les deux aînés, depuis la fenêtre, voient arriver une drôle de jeune femme qui, accrochée au manche de son parapluie, semble suspendue dans l'air... Amenée par le vent d’Est, Mary Poppins monte l’escalier assise sur la rampe, tire quantité d’objets d’un sac de voyage vide et administre des cuillerées de sirop dont la couleur et le goût s'adaptent à leur destinataire…
Je n'étais absolument pas fan de Mary Poppins, le film de Disney, quand j'étais petite. Et puis je l'ai regardé en V.O. quand j'avais 19 ou 20 ans, et j'ai kiffé. Je pense que c'est un film un peu trop long pour des enfants, au langage un peu trop soutenu. Ce n'est que mon avis. Bref. Quand j'ai relu Mary Poppins il y a quelques semaines, en gros, je l'ai lu avec ça en tête:
La morale du film [Bert] est claire : pour que les enfants soient adorables, il faut bien s'occuper d'eux. Fin. Et bien le livre est tout autre, beaucoup plus déroutant, plus riche et plus étrange que le film. Je suis très heureuse de vous en parler dans le cadre de mon challenge de littérature jeunesse, car je pense pouvoir dire que c'est l'un de mes livres préférés.
Mary Poppins n'a rien de la nounou adorable qui vous emmène dans des aventures juste pour vous faire plaisir. C'est une jeune femme stricte, un poil égoïste et franchement vaniteuse, qui semble regretter d'attirer avec elle des situations et des personnages extraordinaires. Chaque chapitre correspond à une aventure, où Mary et les enfants vivent une expérience hors du commun pour revenir en fin de chapitre à un quotidien monotone.
Les personnages qu'ils rencontrent sont la véritable richesse de ce livre, faisant de chaque chapitre une fable à lui seul. Ils intriguent par leur caractère original et donnent l'impression d'avoir tous de trépidantes histoires à raconter. Lorsque le chapitre se termine, le lecteur est frustré, tout comme les enfants, l'esprit bourdonnant de questions. On finit par se demander qui est Mary Poppins, d'où elle vient, quel âge elle a, comment cela se fait qu'elle connaisse autant de gens si différents... Sans avoir de réponse. Le "Mystère Poppins" demeure entier, et l'on donnerait n'importe quoi pour découvrir ce qui se cache derrière ce ravissant visage aux sourcils froncés.
J'ai personnellement été chamboulée à la lecture de quelques chapitres. Certains sont drôles, d'autres poétiques, mais il en est un spécialement qui est très mélancolique et m'a grandement fait penser à Peter Pan : John et Barbara, les frères et soeurs de Michael et Jane, qui sont des jumeaux nourrissons, apprennent de la bouche d'un oiseau qu'un jour ils ne pourront plus lui parler car ils auront oublié comment parler au soleil, au vent, aux oiseaux... C'est un chapitre très triste, très profond et très philosophique que j'invite tout le monde à lire.
La bonne nouvelle, c'est que Mary Poppins est une série de 8 livres. Yep. La mauvaise nouvelle, c'est qu'en français, vous ne pourrez trouver que le second tome, Le retour de Mary Poppinsaux éditions du Rocher Jeunesse. Ca me rappelle un peu un certain Magicien d'Oz, pas vous? Il faudrait vraiment que les français connaissent la richesse de la littérature jeunesse anglaise dans son intégralité... Je garde ça en tête pour quand je serai éditrice. En attendant, je vous laisse avec d'autres extraits du film!
Quand je l'ai lu la première fois: Je vivais en Angleterre, et la couverture m'a tout de suite plu! Pourquoi je l'ai lu: Il était soldé dans une grande librairie. Ni une, ni deux, je l'ai embarqué!
Skulduggery Pleasant, de Derek Landy
Lu en anglais, disponible en français sous le titre Skully Fourbery. 6 tomes publiés en anglais, dont 4 traduits en français.
Résumé made in Lesincos:
A la mort de son oncle, Stéphanie Edgley, 12 ans, hérite d'une vaste propriété. Lors de la lecture du testament chez le notaire, un curieux individu fait irruption. Emmitouflé dans un long manteau, le visage dissimulé par une écharpe, des lunettes noires et un chapeau, le détective Skully Fourbery se présente à elle. Il est le squelette vivant d'un magicien mort quelque 400 ans plus tôt. Skully va apprendre à Stéphanie que son oncle a été assassiné et qu'elle pourrait bien être la prochaine victime sur la liste... Notre héroïne se retrouve entraînée dans un monde de secrets ancestraux, de pouvoirs surnaturels, peuplé de créatures extraordinaires et terrifiantes. Entre Skully, roi des coups tordus, et Stéphanie, reine de l'improvisation, le courant passe à merveille et tous deux vont joindre leurs forces pour élucider le crime. Faites vite la connaissance de Skully Fourbery, personnage irrésistible, dans une histoire aussi sombre que palpitante, au ton caustique et aux excellents dialogues !
Et bien figurez-vous que, chose rare, je n'ai jamais fini le premier tome de la saga des Skulduggery Pleasant. Pourtant le pitch est sympa. Un détective squelette, une gamine aventurière qui se retrouve embringuée dans une quête fantastique, des batailles, des monstres, des complots, des secrets, bref, tout ce qu'il faut pour faire une bonne histoire. Comme ça, ça donne envie, non?
Pourtant je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, et ce n'est pas par la difficulté du style, non, il est simple, dynamique et clair, sans ambiguïté. [Valkyrie] Certains dialogues ont de vraies perles, et j'ai esquissé quelques sourires. Si si!
Si le détective squelette intrigue, celui de l'héroïne, Stéphanie, m'a laissée de marbre. Je ne me suis absolument pas attachée à elle et j'avais presque envie qu'elle sorte du récit pour pouvoir mieux en profiter. Dommage pour une héroïne, quand même! Les chapitres s'enchaînent trop vite à mon goût - et à l'inverse, certains paragraphes sont extrêmement longs! Beaucoup d'informations sont données au lecteur en peu de temps et j'ai eu du mal à m'y retrouver une fois arrivée au milieu du livre.
Tout cela est-il vraiment brouillon? Suis-je trop dure avec Derek Landy? Je n'ai tenté de lire que le premier tome, peut-être devrais-je lui donner une seconde chance ; car après tout, l'idée est bonne, m'a séduite et me semble prometteuse, c'est d'ailleurs pour cela que je l'ai intégré à mon challenge de littérature jeunesse. Je serais ravie d'avoir les avis de ceux et celles qui l'ont lu!
Quand je l'ai lu pour la première fois: On lit tous depuis petit au moins un ou deux contes d'Andersen. Le premier que j'ai lu seule était la petite fille aux allumettes, en livret avec cassette audio, je devais avoir 4 ans et demi!
Pourquoi je l'ai lu: J'aime les contes?
Contes, d'Andersen
Disponible partout et dans toutes les langues imaginables!
On ne peut pas trouver un "résumé" des Contes d'Andersen. On peut trouver des résumés de ses contes les plus célèbres - le vilain petit canard, la petite sirène, la petite fille aux allumettes, le stoïque petit soldat de plomb... - mais les présenter n'est plus nécessaires. Andersen s'est imposé comme l'un des auteurs de contes les plus connus. Je voulais parler d'un auteur de conte pour mon challenge de littérature jeunesse, j'ai choisi mon préféré.
Le monde d'Andersen fourmille de douceurs, d'humour, de tendresse et de mélancolie. Ses contes ont lieu dans des pays lointains ou à Copenhague, et mettent en scène des fées, des objets, des princes, des personnalités connues et des tableaux. Ils sont tour à tour drôles, tragiques, philosophiques et épiques. Le style est très simple, mais il faut faire attention aux traductions [Gerta] : étant donné que les contes sont traduits du danois, il arrive régulièrement que des maladresses et des approximations enlèvent toute la poésie du texte. Je lirais bien en V.O., mais avouons que le danois n'est pas la langue la plus simple à apprendre!
Mes contes préférés sont la Reine des Neiges (qui va être adapté par Disney/Pixar en 2013, je suis excitée et terrifiée à la fois), et le stoïque petit soldat de plomb. Les Contes d'Andersen ont été adaptés en film, en pièces de théâtre, en opéra, en ballet... Les adaptations sont inombrables et il serait difficile de toutes vous les citer, mais je vous montre des extraits de mes préférées!
Le petit soldat de plomb version Fantasia 2000! La fin est différente du conte mais j'ai beaucoup aimé!
Je ne trouve pas d'extraits du film en français, mais j'ai trouvé ce montage musical. Ça vous donne une idée de la magnifique animation d'Atamanov!
Court métrage de Disney disponible sur le DVD de la Petite Sirène!
Tout le monde n'aime pas, je sais! Mais moi, Poucelina, c'est toute mon enfance!
Et vous, votre conte préféré d'Andersen, c'est quoi?
Quand je l'ai lu la première fois:Je devais avoir 10 ans? Je l'ai relu plusieurs fois depuis! Pourquoi je l'ai lu: Si je me souviens bien, je l'ai emprunté dans la bibliothèque de ma classe :)
Charlie and the Chocolate Factory, par Roald Dahl
Lu aux éditions Penguin, disponible partout en français sous le titre Charlie et la Chocolaterie
Charlie est un petit garçon qui vit avec son papa et sa maman, mais aussi avec ses quatre grands-parents. Tout ce monde est entassé dans deux pièces seulement car la famille de Charlie est très pauvre. Lorsque son papa perd son travail, la situation devient dramatique, ils meurent presque de faim. Mais dans la ville où ils demeurent, il y a une mystérieuse chocolaterie : nul n'y entre ni n'en sort jamais. Son propriétaire, Mr Wonka, lance un grand concours : les cinq gagnants pourront visiter l'usine et gagner des sucreries pour toute leur vie. Mais les enfants mal élevés doivent se méfier : ils seront punis par où ils auront péché.
Je ne pouvais pas faire ce petit challenge jeunesse sans passer par Roald Dahl. Et par l'une de ses oeuvres les plus saluées par la critique et reprise par deux fois au cinéma! Charlie et la Chocolaterie est une oeuvre moderne, un classique instantané, un conte contemporain qui nous a tous fait rêver quelques instants.
Le petit Charlie vit une aventure, et par sa douceur, son honnêteté et sa générosité, il arrive à se retrouver à la tête d'un empire sucré. Ce petit roman tout en sucre et en effluves chocolatées est une version moderne de Cendrillon, où le héros est récompensé après avoir vécu dans une misère extrême. Le style de Roald Dahl, très drôle, dynamique, au vocabulaire riche, fourni et coloré, mène avec brio ce conte pour en faire un bonbon. Car oui, ce petit livre, relativement court, se gobe rapidement avec délice, aussi facilement que les tablettes de chocolats qui y sont décrites [Augustus]!
La seule chose qui m'a un peu dérangée est le côte assez prévisible de l'intrigue. Les autres gagnants du concours ont tous des défauts si caricaturaux qu'on peut devenir à l'avance la façon dont ils seront punis. mais ce côté prévisible n'a rien d'étonnant ; tout comme un vrai conte, le héros et ses adversaires passent plusieurs épreuves pour prouver leur valeur. Mais c'est un détail, qui ne gâche en rien la lecture - interrompue de temps à autre par les chansons drôles des Oompa-Loompas, qui sont les bienvenues! Elles montrent en trop l'amour de Roald Dahl pour les mots, les sons et les associations rigolotes.
Je vous mets des extraits des deux versions de Charlie et la Chocolaterie qui ont été réalisées, l'une en 1971 par Mel Stuart, l'autre en 2005 par Tim Burton!
Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l’emmener à Poudlard, une école de sorcellerie !
Voler en balai, jeter des sorts, combattre les trolls : Harry se révèle un sorcier doué. Mais quel est le mystère qui l’entoure ? Et qui est l’effroyable V…, le mage dont personne n’ose prononcer le nom ?
Amitié, surprises, dangers, scènes comiques, Harry découvre ses pouvoirs et la vie à Poudlard. Le premier tome des aventures du jeune héros vous ensorcelle aussitôt !
Dans le cadre du challenge jeunesse que je me suis imposé, il faut que je vous parle de Harry Potter. J'ai déjà parlé des liens qui m'unissent à cette série dans un précédent article. Ici, je vais tenter - chose difficile! - de parler de cette saga pire que mondialement célèbre en me basant sur le texte. Et uniquement sur le texte. Je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter ce qui s'y passe. Tout le monde a plus ou moins suivi, au moins, les grandes lignes des aventures de Harry, Ron et Hermione, que ce soit par les films, le bouche à oreille ou la lecture des sept tomes.
Car le battage médiatique autour de la franchise Harry Potter est assourdissant. On en vient presque à ne plus vouloir en entendre parler, à souhaiter que la plume de Rowling soit restée connue que de quelques initiés sans devenir ce phénomène global qui a créé tant de merchandising et de coups publicitaires qui finissent par donner le tournis. Mais concentrons-nous sur l'écrit, sur les mots, sur le sens et sur le contenu, voulez-vous?
Harry Potter est un roman d'apprentissage mêlant références bassement réalistes - le métro londonien, les peines de coeur, les rivalités adolescentes, la tarte à la mélasse - et un monde imaginaire truffés de clins d'oeil culturels. Poudlard, le Chemin de Traverse, Sainte-Mangouste ou le Terrier sont bourrés de détails magiques et fantastiques qui plongent le lecteurs dans une autre réalité, où la magie fait partie du quotidien en perdant son caractère exceptionnel. Le monde qu'a su bâtir Rowling [Cornedrue] est crédible, a des bases solides et devient aussi familier au lecteur assidu qu'aux personnages qui y vivent.
Personnages qui sont aussi d'une crédibilité ébahissante. Si certains sont caricaturaux - Rusard, Ombrage, Malefoy - ils possèdent néanmoins tous une psychologie complexe, une histoire riche qui explique comment ils en sont arrivés à devenir ce qu'ils sont. Leur multitude et les liens qui les unissent tissent une toile complexe et réaliste de rapports humains. La profusion des personnages secondaires permet à tous les lecteurs de se trouver un alter ego magique.
Le style, lui, est clair et dynamique. Très peu d'introspection et de description, juste le minimum nécessaire pour pouvoir suivre le fil de l'action sans se perdre. J.K.Rowling écrit comme on raconte une histoire, avec un style très oral au vocabulaire simple. Le fait que tout soit écrit du point de vue de Harry permet en outre de glisser des indices au lecteur quant à la suite de l'histoire sans que Harry lui-même ne se doute de leur importance (un vif d'or, une porte au fond d'un couloir, un morceau de miroir...). L'intrigue est menée telle un orchestre, dont l'auteur est le chef et connaît toutes les notes.
Un très belle série d'aventures et de suspense, saupoudrée de magie, d'humour, de drame et de vie.
Elle possède certes ses défauts. Rien de très littéraire dans Harry Potter (même si certains dialogues sont délicieux), livre témoin d'une époque qui ne perdurera peut-être pas dans le temps, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une oeuvre qui traversera les siècles et les époques. Pourtant, beaucoup de choses y tendent à l'universel. Beaucoup de réflexion et de philosophie, mine de rien, sous les remarques anodines de Dumbledore ou de Lupin.
Quoiqu'il en soit, Harry Potter est une oeuvre complète et chaleureuse, où tout le monde peut puiser quelques armes pour bien grandir.
Allez, pour vous faire pleurer, un joli montage avec des scènes des 8 films. Evidemment, si vous ne voulez pas être spoilés, ne regardez pas! ^^
J'étais en plein dans un challenge avec moi-même au mois de juin quand soudain, une tornade s'est abattue sur moi. J'ai encadré des jeunes pendant dix jours, j'ai reçu des gens chez moi, je suis partie en Angleterre, j'ai déprimé, j'ai bien ri, j'ai vagabondé et pouf! Nous voilà fin août. Et mon pauvre petit blog que j'aime tant en a pris un sacré coup.
Désolée, chers lecteurs aguerris, de vous avoir abandonnés! En plus le dessin que je vous fait est tout crappy.
Je vous promets du mieux, du "à jour", du critiques-à-gogo et du régulier dès zaujourd'hui! Voilà un post fourre-tout où je vous raconte les tribulations de mon été!
D'abord, j'ai fait un swap avec Pandagarou! Le thème? Alice au Pays des Merveilles! Cliquez ici pour voir le colis que je lui ai envoyé ; et vous verrez très vite le contenu de son colis à elle (j'ai perdu quasiment toutes les photos prises lors du déballage mais je vais les retrouver, j'en suis sûre!).
Sinon, en vrac, j'ai lu ça.
Et pis aussi, j'ai acheté plein d'autres livres. Mais je vous garde la surprise.
Je dois aussi dire que Sarah du blog Livrons-nous m'a fait une charmante, délicieuse et adorable surprise en m'envoyant pendant les vacances un joli dessin me demandant de revenir vite sur la blogosphère! <3 Merci beaucoup cocotte, ça m'a fait super plaisir et beaucoup touchée! Je sais pas quoi diiire!
Le programme pour la fin de l'été!
Je vais tenter de terminer mon challenge du mois de juin (...) spécial littérature jeunesse! Vous pouvez toujours voter pour le prochain thème avec le sondage là-haut, et chercher dans les chroniques correspondantes les mots de passe pour gagner un exemplaire de Mary Poppins!
Bon allez, je rends l'antenne quelques instants, le temps de rédiger mes prochains chroniques! Je peux le faire è_é !
A très vite bandes de tulipes en sucre, encore désolée, promis la prochaine fois je préviens!
Quand je l'ai lu la première fois: Curiosité au rayon jeunesse de la B.U. Pourquoi je l'ai lu: Envie de découvrir Marie-Aude Murail!
Ma vie a changé, de Marie-Aude Murail
Lu aux éditions Ecole des Loisirs
Quatrième de couverture:
Si votre appartement sent inexplicablement le muguet, et éventuellement la violette, et que cette odeur vous submerge pour disparaître totalement l'instant d'après. Si chez vous des objets changent de place mystérieusement. Si vous ne pouvez en accuser personne. Si vous découvrez sur votre bureau ou dans votre chambre des objets qui ne vous ont jamais appartenu. Si le voisin du dessous vient vous voir et vous explique qu'il a perdu son elfe. Si vous êtes déprimé(e). Si vous pensez que la raison vous quitte. Alors, que vous croyiez ou non aux choses de l'au-delà, vous pouvez être certaine que votre vie va changer.
C'est le premier livre de Marie-Aude Murail que je lis, et j'ai l'impression d'être entrée dans son univers par une petite porte cachée. Ce roman tout doux, tout tendre, n'a rien d'un gros best-seller à gros bras qui écrase ses concurrents. C'est un petit hymne à la vie qui avait sa place dans mon challenge du mois de juin!
Madeleine, documentaliste, est séparée de son mari après que ce dernier l'a trompée. Elle vit seule avec son fils, un collégien un peu bête, un peu turbulent, mais très gentil et perspicace, [Constantin] comme le sont beaucoup d'ados de cet âge. Sa vie lui échappe, elle ne sourit plus, elle avance un pas après l'autre en ayant l'impression que le moindre souffle de vent la fera tomber. Et puis, après la visite d'un voisin un peu spécial, voilà qu'elle hérite d'un nouveau colocataire : un petit elfe aussi séduisant que malicieux du nom de Timothée. Dès lors, sa vie devient plus pimentée, plus parfumée, elle se surprend à sourire et à rire, tout change et reprend des couleurs.
Ce livre est un petit trésor de joie de vivre, que je conseille à tous ceux d'entre vous qui se laissent facilement aller à la mélancolie. Le style de Marie-Aude Murail est coloré, drôle et clair, on oublie presque qu'on est en train de lire tant les images se forment facilement dans notre esprit. Les personnages sont très vite cernés, on se prend de sympathie pour Madeleine et sa petite clique, on a envie de découvrir au petit matin un elfe endormi sur la table de chevet.
Ce que je regrette, c'est que ce roman donne vraiment le sentiment d'être le premier tome d'une série. La narration à la première personne nous fait des promesses (du genre "Je devais apprendre plus tard qu'il ne faut jamais donner de nom à un elfe"...) qui nous laissent entrevoir une Madeleine spécialisée dans le surnaturel et le merveilleux, qu'on rêverait de connaître et de suivre, mais non. Le roman s'achève certes sur une note joyeuse, mais très frustrante pour le lecteur.
Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable...
Celui-là, j'ai eu du mal à le commencer! Il faut dire que malgré les conseils de mes amis, mes libraires, mes sites web, l'illustration me donnait l'impression de quelque chose de pas entièrement fini qui me gonflerait... J'ai eu tort! Je vous chronique le premier tome de la Quête d'Ewilan avant d'aller dévorer le second - que je viens de m'offrir - pour mon challenge du mois de juin!
Passons outre l'illustration de couverture dont je ne suis pas fan, et plongeons nous un peu dans le roman, voulez-vous? Nous avons affaire - pour une fois! - à un très bon roman d'aventure fantastique écrit par un auteur français. L'héroïne, Camille, et son meilleur ami, Salim, sont deux collégiens presque banals : la première est une surdouée qui a été adoptée par une riche famille qui la considère plus comme un meuble que comme un membre de la famille, et n'a aucun souvenir avant l'âge de sept ans. Salim, lui, fait partie d'une famille de neuf enfants où il passe aussi inaperçu qu'une coccinelle sur une robe à pois. Leurs vies basculent quand Camille découvre qu'elle est une dessinatrice, c'est à dire qu'elle possède un pouvoir très puissant qui lui permet, entre autres, de passer de son monde à un autre, plus coloré, plus merveilleux, plus dangereux [Edwin], où elle et Salim rencontrent des personnages qui semblent issus tout droit de leurs imaginations. Origines révélées, destins hors du commun, caractères hauts en couleurs, Camille et Salim ne sont pas au bout de leurs peines pour découvrir ce nouvel univers qui est beaucoup plus familier que leur petite vie monotone.
VOUALA pour un avant-goût. Au style, la plume de Bottero est simple, sans artifices, avec juste assez de détails pour pouvoir s'imaginer les scènes sans être frustrés par un manque d'informations. Le récit s'écoule de façon fluide et naturelle, et on ferme le livre plus vite que ce que l'on aurait cru. Gwendalavir, l'univers fantastique où sont plongés les héros, est un monde très séduisant dont on a envie de visiter les moindres recoins. Les personnages qui l'habitent semblent tous avoir une personnalité complexe, une histoire riche et des ambitions grandioses... Quant aux deux héros, on trépigne de savoir ce que le destin leur réserve.
GROS bémol... C'est un tome d'introduction, qui laisse sur sa faim et qui frustre par la rapidité avec laquelle il se termine... Ce qui est un bon signe! J'ai d'ores et déjà en ma possession le second tome, que je ne manquerai pas de vous chroniquer sous peu!
La panique s'est emparée de certaines maisons de Londres. Depuis quelques nuits, de vieux garçons se réveillent affolés : sous leurs draps, ils découvrent un sabre, un carquois ou pire : un crochet ! Ces messieurs très distingués ne sont autres que les Enfants Perdus du Pays Imaginaire, les compagnons de Peter Pan. Et quelque chose s'est déréglé dans le pays de leur enfance. Ils doivent y retourner. C'est le début d'une incroyable aventure au cours de laquelle les Enfants Perdus retrouveront Peter et Clochette... mais aussi un étrange directeur de cirque.
Pour ceux d'entre vous qui suivent depuis le début, vous devez savoir que Peter Pan est mon livre préféré de tous les temps. Quelle n'est pas ma surprise en apprenant que le Great Ormond Street Hospital, à qui James Barrie avait légué les droits sur Peter Pan, organise pour le centenaire de la pièce de théâtre un concours pour choisir qui écrira une suite officielle au grand classique de la jeunesse britannique! C'est Geraldine McCaughrean qui s'y colle, une auteur inconnue de notre côté de la Manche mais qui a fait ses preuves chez nos amis les rosbeefs.
Déjà, je fronce le nez. Peter Pan n'a pas besoin d'une "suite officielle", et de toute façon, les seules suites "officielles" qui auraient pu être écrites auraient dû l'être par Barrie. Mais admettons. Voilà ma chronique, pour suivremon challenge du mois de juin!
Je me plonge dans ce récit, et je suis ravie de revoir tous les personnages auxquels je m'étais attachée dans la version originale : Wendy et ses frères, les enfants perdus, Peter, et même Clochette! L'idée de base qui traverse tout le roman est celle selon laquelle "l'habit fait le moine" : les adultes que sont devenus Wendy et ses amis redeviennent des enfants en enfilant les vêtements de leurs enfants, Peter redevient un grand chef en enfilant l'ancien manteau du Capitaine Crochet... Plusieurs idées originales et bienvenues pullulent de la même façon le récit. On voit un cirque [Feu-Follet] débarquer à Neverland, et son chef, le mystérieux Mr Effilo, devient un compagnon d'aventures des enfants. Ensemble, ils partent à la recherche du trésor perdu de Crochet, et c'est un long voyage dans les parties inexplorées jusqu'alors du Pays imaginaire qui devient le fil conducteur du récit.
Beeaucoup d'éléments du roman original ont été conservées en forme d'hommage à l'auteur, mais il me semble, à mon avis, que McCaughrean a transformé ce qui était un conte mélancolique sur les horreurs liées à l'âge adulte en une espèce d'apologie de la naïveté enfantine et en une réhabilitation des adultes. Et par là, je trouve, et ce n'est que mon avis, qu'elle trahit la pensée originale de l'auteur.
Quelques rebondissements cependant et d'autres surprises feront plaisir au lecteur, qui ne s’ennuiera pas même si on aurait pu attendre quelque chose de plus profond et de plus fidèle.
Une suite "officielle" sur le papier, mais loin d'être au niveau pour moi!
Quand je l'ai lu la première fois: Oulah! Je devais être en quatrième ou en troisième. Pourquoi je l'ai lu : Il me semble qu'on m'a offert la trilogie à Noël... Je n'ai pas pu m'en dépatouiller!
A la croisée des mondes, de Philip Pullman
Lus aux éditions Folio junior, disponible en anglais sous le titre His Dark Materials
Bienvenue au coeur d'un univers composé d'une infinité de mondes parallèles qui s'ouvrent les uns sur les autres grâce à des fenêtres immatérielles dans les airs. Lyra est une jeune orpheline d'Oxford qui sera très rapidement mêlée à un conflit politico-religieux mettant en cause la "poussière", cet amas de particules qui entoure les enfants et se détache d'eux à l'âge adulte, cette marque du péché originel selon l'Eglise. Dans le monde de Lyra, les gens ont un daemon, matérialisation de l'âme sous forme d'animale avec lequel ils peuvent communiquer et qui les protège. La jeune Lyra, aidée de son daemon Pantalaimon, sera amenée à la croisée des mondes telle la Nouvelle Eve, afin de sauver le monde en compagnie d'un jeune homme tout droit venu de notre monde, Will. Ensemble, ils iront jusqu'au pays des morts pour délivrer le monde de l'emprise de l'Eglise et de ses pratiques inhumaines.
Je m'attaque à un gros morceau de la littérature jeunesse de ces dernières années pour mon challenge du mois de juin. Je l'ai lu il y a longtemps, et si certaines scènes demeurent profondément gravées dans ma mémoire, j'avoue qu'il faudrait sérieusement que je relise cette trilogie. Je me la suis procurée en anglais, je pense la relire très bientôt!
DONC nous avons affaire à une trilogie initiatique et fantastique, où des univers plus ou moins semblables se croisent et se mêlent, sur fond de guerre religieuse et politique. Les thèmes abordés sont tour à tour drôles, profonds, métaphysiques. Ce n'est pas un livre pour les petits enfants, loin de là, mais je pense qu'on peut en apprécier toutes ses subtilités à partir de 12 ou 13 ans.
Du point de vue du style, c'est un petit bijou de simplicité et de poésie. Certains passages sont truffés de références culturelles riches et variées. Le titre de la saga lui-même, en anglais, est une référence au Paradis Perdu de John Milton, considéré comme l'une des plus belles oeuvres britanniques avec celles de Shakespeare - excusez du peu! Les personnages sont attachants et criant de vérité ; rien n'est manichéen, tout est subtilement réfléchi, que ce soit dans les décors, les mises en scène, les caractères, les dénouements. Les aventures de Lyra, puis de Will et Lyra, sont trépidantes et enrichissantes pour les personnages comme pour les lecteurs. L'inventivité de Pullman [Stelmaria] est à couper le souffle : les univers qu'il crée ne sont pas simplement des mondes vaguement originaux qui font sourire, ce sont réellement des univers crédibles et presque palpables, on aimerait pouvoir tous les explorer de fond en comble... Cette multiplication des univers nous permet également nous, lecteurs, de relativiser énormément de choses et de réfléchir à l'importance que nous accordons aux petits événements du quotidien.
La fin, douce-amère, nous laisse une grosse boule dans la gorge et nous donne presque envie de tout relire en ignorant ce qu'il va se passer.
Une trilogie incontournable, donc, qui fait grandir et mûrir... et à tout âge.
Libraire spécialisée en littérature de jeunesse, lectrice professionnelle, passionnée, je fais des articles et des vidéos sur la littérature pour les grands et les petits et les coulisses des librairies!